07 februarie 2017

În afară se ştie: în România este în derulare o tentativă de puci

Et cerise sur le gâteau, les politiciens européens, d’une remarquable discrétion lors de la chute du Général Coldea et des soupçons relatifs à Kövesi, commencent à s’inquiéter à cause d’une ordonnance d’urgence promulguée en toute légalité durant les vacances parlementaires roumaines. Six ambassades vont même se fendre d’une lettre, véritable ingérence dans les affaires intérieures d’un pays en s’inquiétant de la place de la Roumanie dans l’UE et de la démocratie …
AgoraVox:

Roumanie: tentative de putsch, acte II
Dans ce petit texte je vais tenter de décrire l’évolution de la situation et essayer d’apporter quelques éléments d’explication.
1/-tout d’abord quelques petits rappels historiques :
- en 1917 la Roumanie, monarchie constitutionnelle, est en conflit avec les puissances d’Europe Centrale (Autriche-Hongrie et Bulgarie à ses frontières et présents sur son territoire), quand son allié du nord, la Russie, subit la révolution bolchévique. Les dirigeants et les militaires roumains sont partagés entre les pro-allemands et les nationalistes, ils se retrouvent avec un ennemi de plus, la République des soviets, qui démarre des actions d’agitation et de révolte dans le nord du pays (Bessarabie, Moldavie). Le leader de cette révolte est Cristian Rakovski, qui crée le PSDR (Parti Social Démocrate de Roumanie), un parti bolchévique. La Roumanie (qui a comme géographie historique Tara Românesc et Valachie – pour faire court) sortira à son avantage de cette histoire grâce au Traité de Versailles qui lui attribue la Transylvanie, la Moldavie, pour donner naissance à ce qu’on appelle « la Grande Roumanie » (România Mare), mais elle aura perdu son « trésor », transféré en Russie pour ne pas être volé par les allemands, et encore pour sa plus grande partie en stock du côté Moscou. Pour en savoir plus sur cette période il faut voir « Les mémoires du Général Berthelot » et aussi « le trésor roumain de Moscou, de Marian Voicu (Tezaurul României de la Moscova) ». Ce second livre est seulement disponible en langue roumaine, il retrace les aléas des relations roumano-russes de 2017 jusqu’à nos jours à partir de ce trésor.
- en 1947 les communistes prennent le pouvoir en Roumanie, après que Churchill, soutenu par Roosevelt, ait offert à Staline la Roumanie en échange de la Grèce. Dès lors s’installe une république dite populaire, basée sur une nouvelle caste de tenants du pouvoir et de la justice : les procureurs. Ce sont eux qui, nommés sur des critères strictement politiques et de copinage, et en aucun cas sur leur formation juridique, vont mener la chasse aux sorcières, spolier les propriétaires terriens, faire emprisonner les dissidents, envoyer les résistants aux travaux forcés, etc … bref on a appelé procureurs des commissaires du peuples, de sinistre réputation !
- en 1989 un coup d’état est organisé, supervisé par Bush-Reagan pour les américains et Gorbachov pour les Russes (pour en savoir les détails voir ce lien http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/roumanie-le-coup-d-etat-de-1989-87666). Si en Bulgarie Teodor Jivkov est remplacé sans dégâts, en Roumanie ce putsch va coûter la vie à au moins 1.500 jeunes et moins jeunes qui, eux, sont descendus dans la rue pour faire la Révolution. Le couple Ceausescu est fusillé par un tribunal « ad hoc », et les anciens de la nomenclature, tous communistes et athées, deviennent en 24 heures anti-communistes et chrétiens orthodoxes. Ce sont eux qui depuis détiennent le pouvoir et tirent les ficelles, ceux qui sont décédés ont laissé leur place à un « proche », le népotisme n’est pas que français !
2/-depuis l’élection de Klaus Werner Johannis à la présidence, en 2014 :
Pour la petite histoire, la Roumanie ayant été un pays soumis à la germanisation des noms sous l’empire austro-hongrois, certains roumains ont rappelé cette époque en appelant le président Culae Ionescu. Claus donne Nicolas qui donne Nicu (positif et usuel) et Culae (plus populaire) ; Johannis donne Johann, qui donne Ion, qui donne Ionescu.
De son élection jusqu’en octobre 2015, je dois reconnaitre que les seules activités du président, outre de nommer des membres de la communauté germanophone de Roumanie et de s’entretenir très souvent avec Angela Merkel, étaient de bloquer la circulation entre Bucarest et Sibu le vendredi après-midi quand il partait en week-end et bien entendu aussi à son retour.
Coup sur coup en octobre 2015 se passent deux événements spéciaux : le 1er est qu’un motard de l’escorte du ministre de l’intérieur, Gabriel Oprea, se tue en ville, lors d’une colonne officielle se déplaçant à plus de 90 KMH. Les médias enquêtent et découvrent que Oprea n’avait pas le droit d’utiliser les colonnes officielles, et qu’en plus il le faisait pour se rendre au restaurant, à son domicile, chez des amis, et même à son salon de beauté préféré !!! Quelques jours après un terrible incendie se déclenche dans une boite de nuit, le Collectiv, faisant 74 morts, la plupart brûlé vifs ; un poste de télé va lier ces deux événements en suspectant que le but est de renverser le gouvernement Ponta. Effectivement des manifestations « spontanées » commencent avec comme slogan la lutte contre la corruption (coruptia ucide – la corruption tue), la pression monte, Ponta démissionne. Il convient de préciser que depuis plus d’une année Ponta menait une lutte contre les consignes du FMI et qu’entre autres, début 2016, il avait fait baisser la TVA sur nombre de produits notamment ceux de première nécessité comme le pain.
Suite à la démission de Victor Ponta, Johannis nomme comme 1er ministre Dacian Ciolos, ce père la rigueur sauf pour lui quand un média dévoile qu’il continue à toucher une indemnité de 8.000 euros mensuels de son ancien mandat de commissaire européen alors qu’il est 1er ministre en Roumanie, aucune pudeur, et bien entendu aucun conflit d’intérêt ! Il se contente de suivre les ordres du FMI, appauvrir les pauvres, serrer les ceintures, dans un pays où le SMIC est de 175 euros mensuels, et de suivre ceux de Bruxelles et Berlin, accueillir toujours plus de réfugiés dans un pays où la constitution est très stricte sur ce sujet. Article 3 de la constitution roumaine : « il est interdit de faire venir sur le territoire de la Roumanie et de le coloniser avec des populations étrangères » (texte original : pe teritoriul României nu pot fi stramutati si colonizate populatii straini ». Cet article était déjà en vigueur quand la Roumanie a été acceptée dans l’OTAN et dans l’UE !
Le gouvernement Ciolos est marqué par une suite d’altercations entre le Département National anticorruption (DNA) de Laura Kovesi et les députés et sénateurs qui lui reprochent ses ingérences permanentes sous prétexte de lutte contre la corruption. Elle-même est prise les doigts dans la confiture quand est dévoilé le fait que son mémoire de doctorat est un plagiat, toutefois après enquête bien entendu impartiale le titre ne lui est pas enlevé, car « elle n’a plagié que 4% du travail ». Dans cette lutte le président Culae Ionescu n’est pas épargné, lui qui durant son activité de simple professeur s’est constitué un patrimoine impressionnant, il disposerait de 7 maisons « de caractère ». Pris lui aussi il est jugé, condamné définitivement, mais joue sur son immunité pour ne pas obtempérer ni rembourser les sommes dues. Un autre dossier est mis aux oubliettes, celui sur de sombres histoires d’adoption qui avait été ressorti quand il avait été pressenti pour devenir 1erministre, en 2009.
Durant cette période le gouvernement Ciolos est soutenu par le Parti National Libéral, qui est en pleine guerre interne entre les PNL canal historique, les PNL nouvelle vague, les PNL autoproclamés plus honnêtes que d’autres PNL, les démissions aidées, bref la dégringolade du PNL va entraîner une gigantesque claque aux élections parlementaires de fin 2016. Alors qu’il s’attend à un score dépassant largement les 30% (à croire que des instituts de sondage français ont fait le travail), il se retrouve avec 20% , de son côté le PSD, prévu à 30%, dépasse les 45% (rappel du §1, appellation PSDR). Les centres de pouvoir basculent, l’électorat PSD étant majoritairement dans l’ancien Tara Romanesc et la Moldavie.
3/- depuis fin 2016 :
L’alliance PSD – ALDE forme une alliance parlementaire pour constituer un gouvernement, le président Johannis fait tout pour faire trainer cette constitution ; dans un premier temps et alors qu’il a reçu une proposition de 1er ministre, il part en week-end prolongé pour au retour refuser cette proposition sans aucune explication ! Il accepte la seconde proposition, nous sommes en janvier, déjà un mois d’exercice budgétaire perdu, et le parlement entre en congés …
En parallèle Sébastien Ghita, parlementaire PSD et homme d’affaires (patron d’une société informatique Asesoft) poursuivi dans plusieurs affaires délictueuses, et sous surveillance policière, s’évapore dans la nature. Sa disparition pure et simple ne va pas sans la transmission à « son » poste de TV (România TV) de plusieurs cassettes vidéo dans lesquelles il explique pourquoi il a disparu, et dans lesquelles il exécute purement et simplement ses deux ex-amis, le Général Coldea (patron du Service opérationnel du Service Roumain d’Information, notre bonne vieille DST) et Laura Kövesi … leurs liens d’amitié, leurs vacances et bamboulas ensemble, leurs échanges d’informations et de bons procédés, les appels d’offre et les contrats obtenus, bref « la totale » !
Panique à bord, Coldea est débarqué le week-end, l’information fuite directement sur toutes les chaines et le lundi soir suivant, sur B 1, le journaliste d’investigation Cornel Ivanciuc déclare à l’émission de Nelu Barbu : « dans les jours qui viennent va arriver un événement imprévu et on va oublier Coldea et Kövesi ». Prémonitoire ? 4 jours plus tard le night-club Bamboo brûle intégralement, cette fois il n’y a pas de victimes mais les pancartes « la corruption tue » ressortent, le tour est joué. Il reste à faire l’amalgame entre une loi d’amnistie et cet événement, Johannis et certaines associations (sorosistes ?) vont s’en occuper. Le gouvernement promulgue son ordonnance d’urgence, les roumains des villes sont dans la rue vent debout. Depuis l’ancien président Basescu a déclaré officiellement qu’il regrettait d’avoir donné autant de pouvoir à Coldea et à Kövesi, il faut dire qu’il est désormais sur la liste de ceux qui vont être entendus pour diverses histoires ….
Si dans la rue nous assistons à une radicalisation des discours, le président Johannis y met aussi du sien, par exemple à Malte le 3 février il parle en anglais de « son peuple qui est dans la rue » ... et « des autres », du jamais vu en matière de grave dérapage par rapport à ses attributions qui sont :
Constitution de la Roumanie - ARTICLE 80
(1) le Président de la Roumanie représente l’Etat roumain, il est garant de l’indépendance nationale, de l’unité et d el’intégrité territoriale du pays
(2) le Président de la Roumanie veuille au respect de la Constitution et au bon fonctionnement des autorités pubiques. Dans ce but le président exerce la fonction de médiateur entre les différents pouvoirs à l’intérieur de l’état, ainsi qu’entre l’état et la société.
Le même jour le procureur général, Augustin Lazar, prend position contre l’ordonnance dite “de dépénalisation”, dépassant ses attributions car en général les procureurs ne sont pas en charge de faire les lois, chose qui relève du parlement, sauf si on se rappelle de cette République des procureurs, initiée en 1947.
L’avocat du peuple, Victor Ciorbea (avocat de profession), ancien 1er ministre sous Constantinescu, déclare le mercredi 1er février que cette ordonnance d’urgence n’est pas de son ressort. Le lendemain il se fait sermonner par le président Johannis (professeur de physique) et du coup l’avocat du peuple découvre que c’est de sa compétence, il fait donc appel au Conseil Constitutionnel pour contester cette ordonnance !
Le vendredi 3 février, 40 journalistes de România TV sont entendus par la justice pour obtenir les sources de la bande vidéo de Ghita.
La république des procureurs, si chère à Victor Ponta, ancien procureur, semble en bonne voie !
Et cerise sur le gâteau, les politiciens européens, d’une remarquable discrétion lors de la chute du Général Coldea et des soupçons relatifs à Kövesi, commencent à s’inquiéter à cause d’une ordonnance d’urgence promulguée en toute légalité durant les vacances parlementaires roumaines. Six ambassades vont même se fendre d’une lettre, véritable ingérence dans les affaires intérieures d’un pays en s’inquiétant de la place de la Roumanie dans l’UE et de la démocratie … Parmi ces 6 pays on trouve à la manœuvre les USA et leur chien-chien Canadien qui viennent de rouvrir chez eux deux dossiers de pipe-line très controversés ... et la France dont la diplomatie est toujours au premier plan dans les coups foireux : s’inquiéter de cela quand on gouverne à coup de 49-3 et de prolongation systématique de l’état d’urgence !!!
Samedi 4 février, coup de théâtre :
Longue réunion des deux partis formant la coalition gouvernementale (PSD et ALDE), il en ressort une déclaration de presse du 1er Ministre, Sorin Grindeanu, qui convoque le gouvernement pour ce dimanche 5 février avec à l’ordre du jour « abrogation de l’ordonnance d’urgence sur la dépénalisation » puis passage de cette loi controversée par la voie parlementaire  traditionnelle. http://www.agerpres.ro/politica/2017/02/04/alerta-anunt-premierul-sorin-grindeanu-sustine-o-declaratie-sambata-de-la-ora-20-20-19-58-59
L’affaire n’est pas close, loin de là car le président veut faire tomber ce gouvernement …

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Citate din gândirea profundă a europeiştilor RO

Călin Popescu-Tăriceanu, 2008: "Vom da astăzi, în Parlamentul României, un vot istoric - votul pentru ratificarea Tratatului de reformă al Uniunii Europene. Pentru România este mai mult decât un moment festiv. Ratificarea Tratatului de reformă marchează o etapă. Spun acest lucru din două motive. Pe de o parte, este o primă etapă pe care noi am parcurs-o în cadrul Uniunii Europene, după aderarea de la 1 ianuarie 2007. Am avut şansa să contribuim la negocierea şi la construirea acestui Tratat, beneficiind de aceleaşi drepturi şi având aceleaşi obligaţii ca oricare altă ţară europeană. Este cel dintâi tratat european semnat de România, în calitate de stat membru al Uniunii Europene. Simbolic, este primul document al Europei extinse, negociat şi semnat în format UE 27. Pentru toate aceste motive, odată cu ratificarea de către Parlament, putem spune că este cel dintâi tratat european pe care România îşi pune efectiv amprenta, conform intereselor sale, nemaifiind în postura de a prelua ceea ce au negociat şi au decis alţii. Doamnelor şi domnilor senatori şi deputaţi, în urmă cu trei ani, prin votul dumneavoastră, România a ratificat Tratatul constituţional ["Constituţia UE", caducă], odată cu ratificarea Tratatului de aderare la Uniunea Europeană. Aşa cum ştiţi, Tratatul constituţional nu a putut intra în vigoare. Din fericire, aşa cum noi am susţinut în timpul negocierilor, inovaţiile din acest document au fost preluate în Tratatul de la Lisabona. Aceste inovaţii sunt un pas înainte faţă de tratatele europene în vigoare acum."

 

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