01 noiembrie 2017

Când va trece Dreapta la acţiune?

Pourquoi cette difficulté chez la droite à s’assumer ? A quelques exceptions notables, la médiocrité culturelle des représentants de la droite politique est affligeante, autant par leur méconnaissance des humanités que par la petitesse de leurs statures. Depuis un demi-siècle, aucun événement historique digne de ce nom n’a pu forger de caractère illustre. 

Depuis la Révolution française, le bilan politique global de la droite n’est guère éclatant. 
Gramscismul (ca "metodă de lucru") reprezintă urmarea cu tenacitate a unei agende prin toate metodele posibile, înaintând şi infiltrând "teritoriul inamic", sufocând şi alungând "concurenţa" politico-ideologică, asigurându-ţi accesul permanent la pârghiile de putere (dacă-i nevoie - "discret/invizibil") şi monopolizând discursul public. La naiba, aşa funcţionează treaba în natură - nu există dezbateri din care să rezulte acceptarea cedării în favoarea celuilalt, în urma unor argumente "pertinente". Binele este Binele Majorităţii /Grupului ("haitei", naţiunii, comunităţii), doar omul se prosteşte şi crede în binele universal predicat de scamatori. Termenul vine de la numele lui Antonio Gramsci, un marxist italian de pe la începutul secolului XX.

Când va trece Dreapta românească la acţiune? Pâi mai întâi să apară şi să se asume drept aşa ceva...


Polémia:

Pour un gramscisme de droite

« Les gens de gauche inventent des idées nouvelles. Quand elles sont usées, la droite les adopte. » Marc Twain

Par Ambroise Savatier, juriste, Secrétaire général de groupe, Conseil Régional des Pays de Loire ♦ La confusion règne dans l’offre politique actuelle. Les différents partis classés à droite de l’échiquier politique sont empêtrés dans des conflits internes qui recoupent, de manière évidente, des contradictions doctrinales. La droite politique est idéologiquement déboussolée, au point d’en oublier ce qui la distingue fondamentalement du camp adverse. « Quand on me demande si la coupure entre gauche et droite a encore un sens, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est que l’homme qui pose cette question n’est certainement pas un homme de gauche ! » remarquait Alain.

En effet, nul au sein de ce camp politique ne semble plus très bien comprendre à quelle vision de l’homme et à quelle philosophie sociale renvoient ces points cardinaux de « gauche » et de « droite ».


Les amalgames historiques ne facilitent pas les choses : Le libéralisme, né à gauche au XIXe, passé à droite au XXe siècle, revient aujourd’hui dans son camp d’origine. Le combat social, mené historiquement, aussi bien par la droite réactionnaire que par la gauche radicale, est supposé être l’apanage exclusif de la gauche. Par ailleurs, l’usurpation du qualificatif « de droite » par certains membres du personnel politique qui mènent des politiques authentiquement « de gauche », ou son rejet par d’autres qui défendent nonobstant certaines idées parfaitement « de droite », ne fait qu’aggraver cette confusion générale.

Pourquoi cette difficulté chez la droite à s’assumer ? A quelques exceptions notables, la médiocrité culturelle des représentants de la droite politique est affligeante, autant par leur méconnaissance des humanités que par la petitesse de leurs statures. Depuis un demi-siècle, aucun événement historique digne de ce nom n’a pu forger de caractère illustre. N’ayant guère connu pour leur pays, depuis leur naissance, que la paix et la prospérité, les cadres des partis de droite ont troqué la grandeur et le panache contre la gouvernance technocratique (croissance et Triple A semblent être devenus les moteurs de leur action) et le suivisme culturel (accueil des migrants, progressisme sociétal, etc.). Si, d’aventure, la droite parlementaire se pique de quelques propositions sécuritaires par-ci par-là, celles-ci sont davantage motivées par un esprit comptable et individualiste – garantir la propriété des biens pour jouir sans entraves – que par une vraie vision anthropologique, dont le bien commun serait la finalité.

En bref, la droite politique rechigne à endosser la doctrine et les symboles qui devraient être les outils de son combat. La gauche, quant à elle, assume fièrement son idéologie. Elle a eu l’intelligence stratégique de s’approprier, depuis Mai-68, tous les leviers du savoir et de la culture. L’hégémonie culturelle étant le préalable à toute victoire politique, elle n’a cessé dès lors de remporter ses combats les uns à la suite les autres. Son rayonnement a été si grand que la droite, faute de substrat idéologique, s’est elle-même laissé contaminer par l’idéologie de la bienpensance. Ainsi, il apparaît de plus en plus clair que c’est l’incurie culturelle de la droite qui est la cause de son insuccès politique.


Échecs politiques et droimmitude


Qu’on se le dise, depuis la Révolution française, le bilan politique global de la droite n’est guère éclatant. En 1815, après l’épopée napoléonienne, Louis XVIII s’assoit sur le trône. Embarrassé par les ultras qui se veulent « plus royalistes que le roi », le pragmatique souverain confie au duc de Richelieu la mission de renvoyer la très droitière chambre introuvable. La Restauration tourne au fiasco ; ce régime qui désirait « renouer la chaîne des temps » succombe en 1830, en conséquence de l’excès réactionnaire de Charles X. La Monarchie de juillet et le Second Empire décident de gouverner au centre, marginalisant de facto les représentants de la droite. Les débuts de la IIIe République rallument l’espoir monarchiste. Mais la médiocrité politique de Mac Mahon et l’idéalisme intransigeant du comte de Chambord ruinent de façon définitive le projet d’une ultime restauration. La sacralité des Bourbons est perdue. En 1889, la droite se trouve un nouveau cador avec le général Boulanger. Dans un style populiste, le militaire fait la synthèse du nationalisme et du socialisme. Mais, très vite, l’aventure boulangiste tourne au vinaigre, sur fond de scandales et de conflits internes. En 1924, les querelles intestines du bloc national (alliance entre libéraux, conservateurs et réactionnaires) entraînent dans les abîmes la chambre « bleu horizon ». Le cartel des gauches remporte la majorité, et plus jamais la France ne connaîtra d’assemblée aussi marquée à droite. L’appel au ralliement de Léon XIII (1892), la mise à l’Index des œuvres de Maurras (1926), enfin, l’excommunication des adhérents de l’Action française (1927), aggravent la déroute d’une famille de pensée dont la majorité des membres sont catholiques, et qui se trouvent privés, dès lors, de l’appui de Rome dans leur combat pour le trône et pour la nation. La dissolution des Ligues en 1936 libère un espace pour le Parti Social Français (PSF), premier parti de droite nationale « de masse » (quasiment 1 million d’adhérents), conservateur, antiparlementariste et d’inspiration catholique-sociale, porté par la figure du colonel de La Rocque. Le PSF voit son envolée électorale brisée par la défaite de juin 1940. Sous l’Occupation, la plupart des premiers résistants sont issus de la droite nationaliste, mais le régime de Vichy s’approprie hypocritement (1) les thématiques traditionnelles de cette famille d’idées (culte du chef, natalisme, retour à la terre, etc.), et des thèmes transversaux tirés de l’œuvre des anticonformistes des années 1930 ; entraînant ainsi la droite dans son discrédit.

En 1945, la Libération consacre le mythe d’une « gauche Résistante ». L’idéologie progressiste, incarnée par le PCF, la SFIO et le MRP, assimile toute conviction de droite au pétainisme. C’est l’avènement de la pensée unique. La gauche intellectuelle entreprend son œuvre idéologique : elle professe que « tous les anticommunistes sont des chiens », écrit des poèmes à la gloire de Staline, soutient la décolonisation et les massacres du FLN. Les soldats de l’armée française, puis les membres de l’OAS qui se sacrifient dans un combat désespéré pour la « mission civilisatrice de la France » et l’intégrité du territoire, sont voués aux gémonies par l’intelligentsia parisienne. Bientôt, les faiseurs d’opinion saluent les combats de Fidel Castro et la révolution culturelle maoïste. En mai 1968, ils proclament qu’il est interdit d’interdire. En 1981, dans l’emblématique L’Idéologie française, BHL fulmine la « France moisie », et ce peuple français de souche « collabo » à « l’esprit étriqué ». La génération Mitterrand réalise cette hégémonie culturelle de la gauche, portée sur les fonts baptismaux de la French theorie (Foucault, Deleuze) et de l’idéologie de marché (Hayek, Friedman) : dérégulation de l’économie, construction européenne, immigrationnisme, antiracisme, et bougisme sociétal. Pendant ce temps-là, la droite politique est à la ramasse.

En clair, il faut admettre que l’histoire politique de la droite est une inexorable litanie d’échecs (2) et de vexations. D’où cette névrose chez une famille de pensée qui a fini par intérioriser sa propre illégitimité, quitte à se laisser coloniser par les idées de gauche. En effet, depuis un demi-siècle la droite a pris l’habitude d’adopter les modes idéologiques – économisme, droit-de-l’hommisme, idéologie du progrès – qui ont historiquement affaibli toutes ses défenses immunitaires. C’est le fameux sinistrisme analysé par Thibaudet. Depuis quarante ans, les représentants de la « droiche », reconduits aux affaires par le biais du vote utile, s’évertuent à produire la loi Veil, le regroupement familial, les lois liberticides Pleven et Lelouch, la loi Rothschild-Pompidou, ou le Traité de Lisbonne, sans jamais remettre en cause les pseudo-acquis déconstructeurs du parti « du progrès », qu’ils intègrent si bien qu’ils finissent par les trouver désirables. C’est l’effet cliquet, qui permet de passer d’un cran à l’autre, dans un processus non-rétrogradable (3). Quel ténor de la droite parlementaire, qui a battu le pavé pour « sauver l’institution familiale » en 1999, oserait aujourd’hui remettre le PACS en question ? Laurent Wauquiez, le cador de la droite étiquetée « dure », qui n’a pas loupé une Manif pour tous, a déjà retourné sa parka rouge sur le mariage gay, et prépare, de façon sûre, d’autres prévisibles revirements.


La droite a renoncé à produire sa propre vision du monde


Depuis Mai-68, la droite s’est focalisée sur l’économie, et la gauche sur la culture. Jacques Julliard définit ainsi le Yalta culturel de la politique française : « A gauche le libéralisme moral et la réglementation économique, à droite la réglementation morale et le libéralisme économique ». Pour la droite, ce choix constitue un double écueil :

– d’une part, elle s’est laissée subjuguée par l’idéologie du marché, pourtant contraire à sa vision anthropologique (4). Dans son schéma l’homo œconomicus a pris la relève historique de l’homo politicus, disqualifié pour manque d’appétit consumériste. La droite des valeurs s’est fait avaler par la droite des affaires. Mauvais business, car le marché finit toujours par imposer sa logique individualisante, donc à terme libertaire, à la société ;

– d’autre part, elle a laissé à la gauche l’entière maîtrise du champ culturel. La littérature, la presse, l’université, le milieu artistique, etc., le gauchisme a pénétré tous les vecteurs de l’idéologie et de la culture. La droite authentique, ou ce qu’il en reste, y est ultra-marginalisée. Le camp du Bien s’est institué en pouvoir total, gardien de la parole autorisée, et fascisant tout ce qui ne correspond pas à sa vision du monde. A quelques exceptions notables, même la vraie droite semble terrorisée rien qu’à l’idée d’être traitée de « réac », de « facho » ou de « faire le jeu du FN ».

Elle a fini par croire que, pour faire passer son message, elle a l’obligation de se soumettre aux critères de respectabilité idéologique de la gauche. Or, qu’elle se proclame humaniste, partisane du progrès, qu’elle multiplie sans relâche les génuflexions face au dogme libéral-progressiste, elle ne sera pour autant, jamais, au grand jamais, admise au sein du cercle de la raison (5), tant la gauche est persuadée de la supériorité morale de sa cause ; et du caractère délictueux de toute idée qui ne vient pas d’elle-même. Ainsi raisonne-t-on à gauche, où l’extrême droite commence à partir de François Bayrou. Il serait temps de l’admettre et d’en tirer les conséquences.


L’épuisement culturel de la gauche


Si la domination culturelle de la gauche est toujours palpable, elle est en passe de changer de camp. La marche des idées s’est inversée. Depuis la chute du Mur de Berlin, divers facteurs : mondialisation incontrôlée, paupérisation de la classe moyenne, relativisme des mœurs, réveil brutal de l’islam, etc., ont largement contribué à discréditer la mythologie du progrès et de l’émancipation individuelle. La production des idées à gauche a cessé dans ses deux versions historiques : sociale et libérale.

Pour ce qui est de la gauche sociale, ses diverses tendances – anarchisme, trotskisme, communisme – datent, au mieux, du milieu du XXe siècle, souvent de la fin du XIXe. Le PC, encore à 15% dans les années 1980, réalise aujourd’hui moins de 3% des suffrages. Son électorat a en partie migré au FN. On continue, bon an mal an, de chanter l’International et de hisser le drapeau rouge à la Fête de l’Huma, mais tout ce charmant folklore dégage un parfum de naphtaline. Le PS, auquel Benoît Hamon a redonné une orientation sociale durant la campagne de 2017, n’est plus qu’un astre mort et doit vendre son siège de la rue de Solférino. Jean-Luc Mélenchon, quant à lui, réalise encore quelques succès électoraux, mais qui sont dus davantage à son charisme personnel qu’à ses idées – Etat dirigiste, collectivisme, lutte antifasciste – tout droit sorties des grandes heures de la IVe République. Les syndicats éprouvent un certain mal à mobiliser les travailleurs pour les manifestations anti-loi travail. C’est pire encore en ce qui concerne les mouvements d’ultragauche et altermondialistes qui, par leur attitude, laissent deviner combien ils sont aux abois : la violence aveugle des groupuscules antifas le dispute à la vacuité des fumeurs de pétards de chez Nuits Debout.

Dans sa version libérale, la gauche s’est en partie recyclée par le biais de Macron, dont le succès électoral est relatif : seuls 43% de l’ensemble des électeurs ont voté pour l’ex-banquier de Rothschild. A part quelques postures gaulliennes, qui durent le temps d’un selfie, on ne croit guère le macronisme capable de produire une nouvelle donne culturelle qui soit différente de celle du capitalisme, de l’intégration européenne, de l’immigrationnisme, dans la droite lignée de toutes les présidences françaises depuis Giscard ; le charme goldenboy, et la dimension high tech en plus. En bref, rien de philosophiquement révolutionnaire.

S’agissant des luttes sociétales « émancipatrices » qui sont assumées de façon plus ou moins cohérente par les deux gauches, tels la libération sexuelle, la théorie du genre ou le pédagogisme, elles proviennent toutes de la contreculture des sixties et desseventies. S’il est vrai qu’elles sont toujours défendues aujourd’hui, bec et ongles, par certains membres de la classe politique, on sent bien qu’elles ont épuisé le cycle de leur virtuosité. Il y a comme une redondance, une fatigue chez cette gauche militante, à faire admettre les fumisteries du gender et de l’éducation positive à des populations, notamment immigrées arabo-musulmanes, qui n’ont pas l’air excessivement enthousiastes.

Cette gauche culturelle, habituée depuis l’ère mitterrandienne à fréquenter les lieux du pouvoir, est définitivement sortie du jeu durant les pitoyables années du hollandisme. Elle s’est découverte sans doctrines, ni chefs, ni militants. Elle qui se célébrait comme gardienne de l’intelligence, patronne des vertus citoyennes, porteuse d’un avenir radieux, elle qui se glorifiait d’attirer des Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et Yves Montand, doit reconnaître qu’elle ne rayonne plus comme avant. Seuls des Jacques Attali, Jamel Debouze et Benjamin Biolay peuvent encore prétendre au titre de compagnons de route du déclinant « parti de l’intelligence ». Pour la gauche, le bon vieux temps du confort intellectuel et moral n’est plus.


Gagner la bataille des idées


Le déclin de la domination culturelle de la gauche offre à la droite l’occasion de réinventer son substrat idéologique à partir d’une philosophie de l’enracinement. Beaucoup d’intellectuels, parfois issus de la gauche, ont développé certaines idées volontiers endossées par la droite : Alain Finkielkraut sur la crise identitaire, Régis Debray sur la problématique des frontières, Michel Onfray et sa critique de la modernité, etc. Pour autant, les appareils politiques se sont révélés inaptes à décliner ce travail intellectuel sur le plan électoral. Durant la campagne de 2017, « la droite et l’extrême droite n’ont pas réussi à produire d’idées nouvelles, se contentant de se reposer sur des acquis idéologiques engrangés dans le passé », analyse Gaël Brustier (6). Or, une majorité de Français (56% selon un sondage IFOP) s’affirment aujourd’hui de droite et s’accordent visiblement sur les thèmes essentiels : immigration, sécurité, TPE-PME, liberté éducative, etc. Ce peuple de droite, bien que sociologiquement divisé, a donc une réelle consistance. Comment lui donner une forme politique ?

Pour former une véritable alternative de droite, il faut d’abord gagner la plus élémentaire des batailles : celle des idées. Tant qu’elles ne seront pas dominantes et bien articulées dans les têtes, elles ne seront pas gagnantes dans les urnes. La droite doit penser une stratégie culturelle, un « gramscisme de droite », du nom de ce marxiste italien qui a théorisé la notion d’ « hégémonie culturelle », l’objectif étant de réunir la société politique et la société civile autour d’un projet cohérent. Dans Le Marxisme de Marx, Raymond Aron explique que la puissance politique de l’œuvre de l’auteur de Das Kapital est de pouvoir être expliquée en « cinq minutes, en cinq heures, en cinq ans ou en un demi-siècle ». La doctrine sophistiquée du marxisme a imprégné les mentalités de façon quasi religieuse, aussi bien dans sa version originelle socialiste (la lutte de la bourgeoisie contre le prolétariat) que dans son prolongement culturel contemporain, à savoir la lutte identitaire de tous les autoproclamant « dominé-e-s », quels qu’ils soient (femmes, homosexuels, migrants, etc.) contre tous les pseudo- « dominants » (patriarcat, hétérosexuels, peuple du pays d’accueil). A la façon du marxisme, il faut se donner les moyens d’édifier un corpus idéologique de droite, clair, efficace, fondé sur une vision du monde solidement charpentée. Il faut mener la guerre des mots, des symboles, des grands mythes mobilisateurs.

La présidentielle de 2007 fut une étape décisive. Sous l’influence de Patrick Buisson, le candidat Sarkozy assuma un positionnement droitier. Pour n’avoir pas lu Gramsci, Nicolas Sarkozy n’en saisit pas moins quelques rudimentaires ressorts lui permettant, dans un contexte d’appauvrissement du débat public, de réorganiser à son profit tout un univers symbolique. « Renverser l’héritage de Mai-68, rétablir l’autorité du prof, défendre l’identité nationale, etc. » furent les promesses inattendues du candidat UMP, au grand désespoir de nombreux cadres de ce mouvement qui désiraient mener campagne au centre. Démarche purement électoraliste, on le sait, car jamais ces paroles ne furent traduites en actions. Cela étant, la gauche fut horrifiée de se voir imposer ces nauséabondes thématiques. Comme le remarque Patrick Buisson, ce viol salutaire de l’idéologie bienpensante fut l’étincelle originelle, qui aboutit plus tard, en 2013, à la Manif pour Tous. La loi Taubira fut, en effet, le détonateur d’un grand mouvement social conservateur, qui draina plus d’un million de personnes dans la rue, et suscita tout un ensemble d’actions militantes (Les Veilleurs, Les Antigone, les Hommens, etc.) portées par des jeunes maîtrisant les codes de la communication. Le texte est passé. Jean-Christophe Cambadélis reconnut toutefois que, dans une perspective gramscienne, on peut parler d’une « défaite culturelle pour la gauche », qui semble avoir perdu le monopole des mouvements contestataires.

C’est bien à droite que se déroule l’agitation des idées. Les essais politiques majeurs de ces dernières années, signés Patrick Buisson, Eric Zemmour ou Philippe de Villiers, démontrent en quoi la submersion migratoire et le fondamentalisme de la modernité déstabilisent nos cadres de vie traditionnels, au point de menacer l’existence même de la France comme nation historique. Les progressistes n’ont plus le monopole de la pensée critique. Par ailleurs, la génération qui a moins de 40 ans est plus désinhibée ; elle ne souffre plus du complexe d’illégitimité de la droite. Le foisonnement des jeunes intellectuels militants – François-Xavier Bellamy, Eugénie Bastié, Alexandre Devecchio, Julien Rochedy ou Charlotte d’Ornellas –, l’émergence de médias alternatifs – la nouvelle revue l’Incorrect à la fois intello et rock’ roll qui assume son ambition d’unir les sensibilités de droite, la revue Limitesreprenant pied sur le terrain de l’écologie, la revue d’idées ElémentsTV LibertésFréquence Orage d’Acier – ou encore des initiatives dédiées à l’activisme, comme Génération Identitaire, et à la formation, telles Academia Christiana, Renaissance catholique, la Fondation Polémia, Acteurs d’Avenir, etc., donnent de nombreuses raisons d’espérer.

Pour l’heure, il s’agit d’un foisonnement encore très parisien, assez intello, plus ou moins distant de la réalité d’une majorité de Français. Pour s’imposer, cette doctrine devra s’adapter aux enjeux contemporains, notamment écologiques et géopolitiques, et ne pas s’arc-bouter exclusivement sur des thématiques morales ou identitaires. Surtout, elle devra prendre la question sociale par les cornes, pour soumettre aux Français défavorisés une alternative crédible, tant au libéralisme qu’au socialisme, à travers une réflexion de fond sur la subsidiarité.

Cette jeunesse de droite doit enfin se soucier de mettre en adéquation son mode de vie avec ses idées. Il est toujours affligeant d’observer cette bourgeoisie dévote, racontée de façon ironique par la jeune romancière Solange Bied-Charreton (7), qui sort dans la rue pour défendre l’école libre et protester contre la loi Taubira, mais qui, par derrière, vote Macron et pousse ses enfants à s’inscrire dans les grandes écoles de commerce pour s’assurer qu’ils reproduiront bien leur réussite socio-économique. Dans cette démarche visant à fabriquer des winners, certains rejetons de bonnes familles admettent trop facilement la dilution de leurs valeurs. Il faut tuer le droitard qui est en soi. D’autres jeunes qui font le choix de devenir enseignant, artiste, journaliste, pour défendre et transmettre une noble vision du monde, au risque de casser l’ascension sociale de leurs parents, méritent à ce titre d’être salués.

Cap à tribord donc ! Il s’agit pour la droite de se prendre enfin au sérieux, et de concevoir une stratégie culturelle, un Kulturkampf, dont la finalité serait la conquête effective du pouvoir. Pour ce faire, elle dispose d’abondantes ressources intellectuelles. Il ne tient qu’à elle de transformer l’essai.

Ambroise Savatier    18/10/2017

Notes :
1/ Patrick Buisson, 1940-1945, Années érotiques. L’occupation intime, Albin Michel, 2011, 319
2/ Il serait malhonnête de ne pas citer les quelques victoires de la droite. C’est aux catholiques sociaux, qui s’opposent à la mise en coupe réglée de l’ouvrier par le capitalisme industriel, que l’on doit les premières lois sociales du XXe siècle. Et par ailleurs, sur le plan strictement régalien, le gaullisme redonna sa place à la grandeur nationale, à la continuité et au primat du politique sur l’économie, grâce à l’Etat stratège.
3/ Yves-Marie Adeline, La Droite impossible : essai sur le clivage droite-gauche en France, Ed. de Chité, 2012, 108 p.
4/ Il n’y a qu’à voir l’impasse des options économistes durant la campagne de 2017, qui furent celle de François Fillon, avec campagne Triple A, et celle de Marine Le Pen, qui subordonnait la réalisation de tout son projet à la question monétaire. Aucune de ces stratégies économistes n’a convaincu l’électorat.
5/ En finir avec le complexe médiatique de la droite face à la gauche6Gaël Brustier : « Macron est l’intellectuel organique du nouveau capitalisme »
7/ 
Solange Bied-Charreton, Les visages pâles, Stock, 2016, 392 p.

Correspondance Polémia – 30/10/2017

4 comentarii :

Riddick spunea...

LET’S TRY SOMETHING DIFFERENT

By Coach Dave Daubenmire
October 22, 2009

NewsWithViews.com


The radical Left was a fringe movement in the 60s, comprised of politically marginalized and socially outcast hippies. Their joke-of-an army consisted of racial minorities, militant feminists, out-of-the-closet homosexuals, environmentalists, student radicals, atheistic intellectuals, counter-cultural revolutionaries and the antiwar movement. Now, four decades later, their once marginal far-left views are normal, mainstream, a cultural majority, and the philosophy of the Obama White House. How did they do it?

They were more faithful to no god than we were to our God. They gained power through persistence and resistance, perversion and conversion, indoctrination and inoculation, organizing and mobilizing, imitation and humiliation, elections and defections, associations and regulations, and infiltration and manipulation. While the “right” voted for candidates, the left became candidates. While the religious argued over Truth, the left re-wrote the truth. While “conservatives” gave to their kids, liberals gave to their causes. The election of Barack Hussein Obama symbolizes the long march of 60’s anti-Americanism sold as “change.” The radical left, birthed from the idea that you couldn’t trust those in power, have seized power.

In April of 2009, James Dobson of Focus on the Family admitted that the cultural war had been lost. “We are awash in evil and the battle is still to be waged. We are right now in the most discouraging period of that long conflict. Humanly speaking, we can say we have lost all those battles." All one need do is view the evidence of the 60’s outcasts’ effectiveness.

http://riddickro.blogspot.ro/2009/10/lets-try-something-different.html

Riddick spunea...

So, Pilgrim, what’s a mother to do?

Look, I am simply a life-long Coach in the midst of fly-over country, so what I have to say will not resonate with the Ivy League crowd. But I’ve lost enough games in my career to admit that it is time to change game plans. What we have done has not worked. Is it okay if I scribble a few X’s and O’s on the chalk board? Sometimes folks won’t listen until they get tired of having their face rubbed in the mud. Had enough yet? Are you ready to trade in the old defense for a new offense?

First, get our Christian leadership to get rid of the nicer-than-Jesus image. Clean out the pulpit and get rid of the hirelings who are more concerned about butts and bucks than they are about truth and justice. Demand that your churches begin to organize politically…across denominational lines and raise up, run, and support men of character and integrity who will put an end to the self-serving foolishness going on in America today. I say enough already of the effeminized Christianity.

Bring back the tell-it-like-it-is mentality. No more pussy footing around the issues for fear of “offending” somebody. Silence is the muzzle of dissent. Bring back that “old time language” because words are the weapons in this new “sanitized” warfare. Start speaking the words “homo, communist, pervert, liar, thief, border jumper, sissy, traitor, sodomite, idiot, bum, queer,” and the rest of the words that the NEA and their mafia has declared illegal. Do it often and in public.

Take it to the streets. Every anti-American deviant lifestyle proudly marches down our streets in their latest version of perversion on parade. It is time for the new “counter culture” to flood the streets with gun-toting concealed-carry holders, flag waving veterans, and home school moms chanting “Hey Hey, Ho Ho, Political Correctness has to go.”

Let’s get really radical and demand rights for home-schoolers, smokers, rednecks, militia members, church goers, monogamous heterosexual couples, virgin teenagers, English only speakers, and Sabbath followers. How about some civil-disobedience? Let’s have a smoke-in at a public restaurant, burn newspapers outside the local recycling center, throw condoms at the AIDS Task Force office, and carry Bibles and American Flags as we recite the Pledge outside the ACLU office.

It seems moronic, but that is how the other side won. And how did they win? Persistence, my friend. Persistence. We have the Lord on our side and we won’t even fight.

I appreciate Dr Dobson and his buddies and all that they tried to do. I’m sorry the team he was coaching lost. I hope he enjoys his retirement.

But I’ll be damn if I am ready to quit. Defeat only hardens my resolve. The way I see it the 2nd half kickoff is just getting ready to start and this time our offense is going to take the field. Let’s get rid of all of the Republican cheerleaders and their Pom Poms. The boys are back in town and we are in need of a few snot-snorting linebackers who will not try and love their way to victory. As I once heard Woody Hayes lament, “I never saw a football player make a tackle with a smile on his face.”

Wipe that smile off of your face Christian man. This aint Tiddlywinks we’re playing. This is the battle for the ages. You can roll over and wait for the Rapture if you want to, but count me out.

Riddick spunea...

Pidosnica deconstrucție

(articol de Paul Everac)

Trebuie să recunosc că cel ce a inventat noţiunea şi trendul de deconstrucţie a avut o minte uriaşă, bine exersată, dar şi pidosnică ce nu s-a pomenit. A ştiut unde să pună levierul, ranga, să salte şi să sfărâme tot ce se găsea închegat, ba şi organic, chiar armonic, sub pretext că înnoieşte, face curăţenie, revoluţionează.
Construieşti până într-un loc, îmbibi spiritele cu nevoia de construcţie, le faci să simtă că asta e direcţia cea bună; şi odată vine o gămălie de târtan şi-ţi bagă o mamă de strâmbă ca să te dai la o parte cu oarecare jenă de tot ce ai gândit, ai făcut, ai simţit până atunci! Ţi-a pus deodată pata putrejunii pe frunte.
Acum dai zor să te înnoieşti. În ce direcţie? Bineînţeles în a deconstrucţiei, unde poţi ajunge repede meşter, prooroc. Şi atunci nu mai e bun ce ai avut, înce­pând cu logica formală şi cu proza canonică. Nu mai sunt buni clasicii, nici durabilii. Nu mai e bună educaţia pe câteva principii statornice. Nu mai e bună starea de contenenţă şi de auto-apărare a statului.
Lucrurile grave şi serioase se iau atunci la mişto, axiomele se pun la îndoială, peste marii noştri predecesori bate un vânt de deriziune. Atunci, în focul de a deveni globalist prin inaderenţă, te lepezi uşurel de ţărişoara ta, arunci patriotismul la coş, te ruşinezi că ţi-ai iubit cu oarecare patos naţiunea, n-o mai scoţi bine la capăt nici cu familia, nici cu şcoala, nici cu istoria, poate nici cu religia. Te demantelezi, îţi creşte o piele nouă cosmopolită, suficientă, dacă nu chiar arogantă, şi umbli de aici înainte ca o carie, ca un gândac de băligar, să deconstruieşti totul. Devii steril, te auto-amputezi din spirit revoluţionar. Iar nenorocita ta de patrie devine o brânză fermentată cu viermi în ea.
Cine a inventat chestia asta ştia ce face. Nu era bineînțeles dinlăuntru, ci dinafară, și avea tot interesul să spargă, să co­roadă. Deconstrucţia era procedeul magic de aruncat în aer. Noi, românii, multilateral talentaţi în lipsa de caracter, avem mare spor aici. Nouă nu ne trebuie în străinătate două generaţii ca să uităm cine suntem, ca să ne asimilăm, cu limbă, cu moravuri, cu tot. Ca să ne facem cât mai ca ei. Noi exersăm asta mai demult. Noi nu ne dăm în lături nici de la metisaje și hi­bridări, nu suntem geloşi pe "puritatea" noastră, nu suntem deloc orgolioşi. Ne acordăm cu oricine, chiar cu janchinoşii lumii. Suntem bucuroşi să ne ia în primire unii, să ne încadreze, să ne plătească, să ne considere. Ne gudurăm la ei pentru un "cuvinţel" bun. Dacă ne bat pe umăr, le pupăm mâna. Dacă ne oferă forme superioare de a ne pricopsi, nu ne dăm în lături de la nimic. Dacă e cazul și ne lasă, îi deconstruim și pe ei, le facem o nefăcută. Orgoliul identităţii? Demnitatea de a fi român – de unde?

Riddick spunea...


În momentul de față, în diverse publicații românești scriu agenți virulenți ai deconstrucției. Poezia e toată deconstructivistă, ca și cea mai mare parte din proză și din dramaturgie. Și pictura e în bună parte atinsă de filoxeră. Sculptura a trecut, în deriziune, de la faza "nemâncați" la faza "burlesc". Iar analiștii, ideo-politici destul de mulți, se leapădă de nație și național ca de dracu'.
La urma urmei, pe ce era să ne bazăm? Față de noi, regatele Poloniei și Ungariei au avut străluciri mai mari, au fost mai ofensive, au cotropit cu succes. Praga cehă a fost o vreme capitala Europei. Turcii, ruşii, nemţii au făcut cu noi ce au vrut. Evreii, când le-a fost greu, s-au adunat la noi. Ţiganii sunt aici buluc, huzuresc, încep să ne domine. Toţi, într-un fel, ne-au deconstruit sau măcar au vrut s-o facă. Acum însă s-a găsit şi fermentul ideologic. De păzit nu ne mai păzeşte nimeni. De educat nu ne mai educă nimeni. Vom fi printre primii cu specificitatea identitară tăbârcită.
Calul troian e în casă! Dă din copite! Adio, naţie, şi n-am cuvinte!... Păcat!…

http://riddickro.blogspot.ro/2014/01/pidosnica-deconstructie.html


Citate din gândirea profundă a europeiştilor RO

Alina Inayeh, 2021 ("Ce cred românii despre Est şi Vest" - sondaj): "[...] toți acei 30%, care mie îmi dau foarte multă bătaie de cap, cred că țările occidentale, deci nu numai UE, ci țările occidentale luate așa, ca pachet, au adus mai mult rău decât bine României. Și există un număr îngrijorător de mare, 67% dintre români, deci două treimi dintre ei, care cred că interesul național trebuie păstrat, trebuie salvat, trebuie luptat pentru el chiar dacă asta înseamnă pierderea calității de membru UE. [...] deci dacă interesul național o cere, să se ducă UE unde o vrea, pentru că interesul național este mult mai important. Ne apărăm cu dinții ceva ce nu înțelegem ce. Nu știm exact ce înțeleg românii prin interesul general.

 

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