21 februarie 2014

A Kiev rien de nouveau

Car comprenez bien : pour Bruxelles il y a la bonne répression et la mauvaise. La bonne, c’est par exemple celle que l’on inflige aux Grecs pour les forcer à accepter les mesures imposées par le FMI et la BCI : à Athènes, les canons à eau et la police anti-émeute étaient par conséquent tout à fait justifiés pour faire rendre raison à ces truands de Grecs. Mais à Kiev, ces mêmes canons à eau (on dit alors des camions « armés de canons à eau », cela fait plus terrible – cf. Les Echos du 20 février) et ces mêmes CRS nous sont dépeints sous de telles couleurs que le fâââchisme n’est pas loin. A moins que ce ne soit la terrible ombre portée du nouveau Tsar Poutine.
Il y a aussi la bonne manif et la mauvaise. La bonne manif aux yeux de l’Union européenne c’est celle qui se trouve sur la Place Maïdan. La mauvaise, c’était par exemple celle des « manifs pour tous » en France.


Les événements en Ukraine nous permettent une nouvelle fois de découvrir comment fonctionne désormais le monde occidental et la pitoyable Union européenne en particulier.

 
 L’Ukraine, traditionnellement divisée culturellement entre occidentalistes et slavophiles par le fleuve Dniepr, joue un rôle crucial dans le « grand jeu »  américain d’isolement et de morcellement de la Russie. C’est pourquoi le Système cherche à intégrer l’Ukraine dans le camp occidental à tout prix, donc dans le machin appelé Union européenne.

Alors que ce projet n’était pas l’ordre du jour pour le gouvernement ukrainien, voilà, par un curieux hasard – quand la Russie est occupée par ses Jeux d’hiver de Sotchi – que des manifestations vont croissant à Kiev et, nous dit-on aussi, dans la partie occidentale de l’Ukraine.


On nous refait le coup de la Syrie


Bien entendu, pour nos médias ces manifestants, forcément pacifiques, sont odieusement réprimés par un « pouvoir » aux abois. On nous refait déjà le coup de la Syrie. Si au moins le gouvernement ukrainien avait la bonne idée d’utiliser du gaz sarin, l’illusion serait complète.

« Sanglante répression en Ukraine », titre ainsi Le Monde du 20 février.

Pourtant, quand on nous montre des images – bien choisies – de ces manifestations chaotiques, on voit des manifestants « pacifiques » mais curieusement casqués, protégés par des boucliers, jeter des armes incendiaires contre les forces antiémeutes : on ne sait d’ailleurs plus vraiment si l’on nous montre des images d’émeutiers ou de policiers.

Si l’on pousse l’audace jusqu’à s’informer auprès d’agences de presse non occidentales, les doutes se renforcent. On découvre, par exemple, que la police a saisi des armes dans un train à destination de Kiev, que des policiers sont tués par balles ou que le gouvernement conseille aux habitants de rester chez eux en raison de la présence d’éléments violents sur-armés qui cherchent manifestement l’affrontement insurrectionnel dans les rues (site de l’agence Ria Novosti du 20 février, par exemple).

Mais rassurez-vous : ces mauvaises informations ne viendront pas troubler notre quiétude au Journal de 20 heures car l’Union européenne a déjà choisi son camp : celui du Bien. La preuve : BHL est déjà en scène. Tremblez dictateurs !


Les fidèles toutous européens


« Kiev réprime, Bruxelles menace », écrit sans rire le journal économique Les Echos dans son édition du 20 février.
 
 En effet, les fidèles toutous européens s’empressent de s’ingérer dans les affaires ukrainiennes dans le sens voulu par le grand frère américain.

On nous dit ainsi que la France, l’Angleterre, la Pologne et les Etats-Unis ont réussi à « persuader » l’Allemagne d’adopter une position ferme vis-à-vis du gouvernement de Viktor Ianoukovitch et de s’engager dans la voie de sanctions. Bien évidemment il s’agit de sanctionner les dirigeants ukrainiens pour « permettre à l’Ukraine de connaître sa transition politique vers de nouvelles élections et un rassemblement », comme a déclaré François Hollande le 19 février. La simple énumération de ces aimables gouvernements « persuasifs » –tous alignés sur les Etats-Unis, comme nous l’a encore récemment rappelé M. Hollande s’agissant de la France – en dit long sur les dessous de cette belle détermination européenne.


Les bons et les méchants


Car comprenez bien : pour Bruxelles il y a la bonne répression et la mauvaise. La bonne, c’est par exemple celle que l’on inflige aux Grecs pour les forcer à accepter les mesures imposées par le FMI et la BCI : à Athènes, les canons à eau et la police anti-émeute étaient par conséquent tout à fait justifiés pour faire rendre raison à ces truands de Grecs. Mais à Kiev, ces mêmes canons à eau (on dit alors des camions « armés de canons à eau », cela fait plus terrible – cf. Les Echos du 20 février) et ces mêmes CRS nous sont dépeints sous de telles couleurs que le fâââchisme n’est pas loin. A moins que ce ne soit la terrible ombre portée du nouveau Tsar Poutine.

Il y a aussi la bonne manif et la mauvaise. La bonne manif aux yeux de l’Union européenne c’est celle qui se trouve sur la Place Maïdan. La mauvaise, c’était par exemple celle des « manifs pour tous » en France.

On sait aussi, depuis la triste affaire du Kossovo, qu’il y a pour l’Union européenne la bonne « épuration ethnique » et la mauvaise : la bonne, c’est celle qui a permis d’éliminer les Serbes orthodoxes du Kossovo, avec l’aimable participation de l’OTAN ; la mauvaise, c’est celle qui pourrait faire partir les musulmans d’Europe.


L’arme des lâches


Les sanctions contre les dirigeants ukrainiens seraient, dit-on, financières –comme le gel des avoirs – ou commerciales en portant embargo sur certains  équipements et armes.

Ah les sanctions économiques ! L’arme des lâches par excellence, très prisée des Anglo-Saxons, d’ailleurs.

Mais quel meilleur symbole aussi de la triste impuissance carcérale européenne. Car on sanctionne à tout bout de champ au sein de l’Union européenne.

On sanctionne les opinions comme les fromages s’ils ne sont pas corrects. On sanctionne les Etats en déficit budgétaire excessif ou qui se rendraient coupables de ne pas vouloir rembourser les gentilles banques. On met en demeure la Grande-Bretagne d’accorder le droit de vote aux détenus. On accuse de discriminations ceux qui auraient la tentation de préférer acheter ce qui est produit chez eux. On met en quarantaine l’Autriche parce qu’elle a été coupable de faire entrer des méchants populistes au gouvernement. On met en garde les Pays-Bas parce qu’on trouve que les populistes progressent trop dans les élections. On menace la Hongrie parce que son chef de gouvernement a eu l’audace de déclarer qu’un couple se composait d’un homme et d’une femme ; ou parce qu’il ne respecterait pas le sacro-saint principe d’indépendance des banques centrales. On lance un avertissement à la Suisse parce que dans une votation les Suisses réclament des quotas d’immigration. On avertit les Ecossais que s’ils obtiennent leur autonomie ils ne seront pas reconnus par l’Union européenne.


Une maison de redressement


L’Union européenne devient chaque jour un peu plus une maison de correction, où l’on distribue allégrement claques, avertissements et punitions et où l’on met toujours les peuples en retenue, du moins les autochtones : une maison de redressement où pullulent les radars, les caméras de vidéosurveillance, les accès protégés, les services de police et où l’on espionne les communications et Internet ; où l’on contrôle ce que vous devez penser et de quoi vous avez le droit de rire.


Fichez leur la paix !


Mais ce qu’aiment le plus faire les tristes nains européens c’est de se mêler des affaires des autres, mais sans en avoir les moyens – à la condition, en outre, que le grand frère yankee le leur demande gentiment.

« Droit d’ingérence », « devoir de protéger », « urgence humanitaire » : on ne manque pas d’idées à Bruxelles quand il s’agit de s’affranchir de la souveraineté des Etats, de s’ingérer dans les affaires de la Libye, de la Syrie ou de l’Ukraine, de se mêler avec délectation des guerres civiles africaines alors que l’on ne se montre pas capable de régler ses propres affaires ni de définir ses frontières : voilà à quoi se résume notre belle « politique étrangère commune », comme la fille du même nom.

Une politique aventuriste, en outre. Car l’Union européenne, sans défense, ne dispose pas des moyens de son ingérence.

La Libye ou la République centre africaine, c’était loin. Mais l’Ukraine se situe à moins d’une étape du tour de France, comme disait De Gaulle. Et c’est en outre un enjeu stratégique pour la Russie.

Qu’allons-nous gagner à jouer les mouches du coche à Kiev ? à apparaître une nouvelle fois comme les petits télégraphistes de l’Oncle Sam ?

A nos seuls risques et périls.
Michel Geoffroy  20/02/2014
Correspondance Polémia – 21/02/2014

Image : Balles réelles – Des manifestants armés et en tenue de combat face aux fusils de la police. Au moins dix-sept personnes ont été tuées par balle ce jeudi, les journalistes présents sur place parlent de tirs de kalachnikov.

3 comentarii :

Anonim spunea...

Incet, incet, cei care sapa cu disperare groapa altora, gliseaza, fara gres', in ea !
Incep sa apara vestitorii prabusirii acestei lumi degenerate si odioase.
Ei ne vor anunta cind prabusirea se va fi sfirsit ca sa ajutam la acoperirea cu pamint !!!
Amin !

Riddick spunea...

Mi-ar plăcea să mă înşel, dar Ianukovici apare ca trădător, sau în cel mai bun caz ca nătărău. În loc să calce pe cap şobolanii de Maidan, stă de tangouri cu ei. Poate fi şi o tactică mai elaborată, să-i facă să apară drept ceea ce sunt - agenţi ai subversiunii. Oricum, de acum înainte fiecare trepăduş UE din Ucraina poartă etichetele de "trădător" şi "terorist".


Restaurarea constituției din 2004, reforma constituțională, guvern de uniune națională, alegeri prezidențiale anticipate, anchete pentru pedepsirea celor vinovați de producerea violențelor, soldate cu zeci de morți și sute de răniți sunt principalele puncte ale acordului semnat între cele două părți.

Restaurarea Constituției: Parlamentul a votat, vineri, cu o largă majoritate adoptarea legii fundamentale din 2004, urmând să declanșeze dezbateri ample pentru modificarea acesteia, în cadrul unui proiect de reformă constituțională.

Guvern de uniune națională: Semnatarii s-au angajat să formeze o coaliție care să creeze un guvern de uniune națională într-un interval de zece zile de la revenirea la Constituția din 2004.

Reforma constituțională: Calendarul reformei constituționale, ce are ca obiectiv realizarea unei balanțe de putere între atribuțiile președintelui, guvernului și parlamentului, debutează imediat și trebuie să se finalizeze până în septembrie 2014.

Alegeri prezidențiale anticipate: Alegerea noului președinte va fi organizată imediat ce va fi adoptată noua Constituție, nu mai târziu de septembrie 2014.

Anchetarea violențelor: Anchetele privind recentele violențe vor fi desfășurate în cooperare de către oficiali ai instituțiilor statului ucrainean, reprezentanți ai opoziției și oficiali ai Consiliului Europei.

Violențele și ocuparea străzilor: Autoritățile nu vor instaura starea de urgență. Ambele părți se abțin de la folosirea violenței. Parlamentul va adopta o nouă lege amnistiei. Armele deținute ilegal trebuie predate Ministerului de interne. Guvernul nu poate utiliza forțele de ordine decât pentru protejarea instituțiilor publice. Cele două părți vor întreprinde eforturi serioase pentru reluarea vieții normale a comunităților, evacuând clădirile administrative publice și deblocând drumurile, parcurile și piețele.

http://www1.agerpres.ro/externe/2014/02/21/ucraina-principalele-puncte-ale-acordului-semnat-intre-presedinte-si-opozitie-18-43-23

Riddick spunea...

Václav Klaus: "Joaca cu focul" (articol în Mladá Fronta Dnes, 2012):

"Timpurile sunt agitate. Diverse grupuri de interese încearcă să împingă revoltele sociale spre escaladare, spre haos. Mass-media le urmează îndeaproape, dacă nu chiar cooperează cu ele direct. Este un joc cu focul. Dacă va izbucni, va arde totul. Este de datoria preşedintelui să lanseze un avertisment foarte puternic în legătură cu acest scenariu periculos. Se pare că am uitat cum este atunci când este cu adevărat rău."

http://riddickro.blogspot.ro/2012/03/vaclav-klaus-grupuri-de-interese.html


Citate din gândirea profundă a europeiştilor RO

Adrian Papahagi, 2012: "Nu mă voi ascunde după deget: suplimentul FCD este într-adevăr un manifest, fiindcă socotim că Uniunea Europeană este un proiect neterminat și că doar desăvârșindu-l, creând adică Statele Unite ale Europei, putem să evităm perspectiva deloc încântătoare de a deveni un vulgar apendice al Asiei, un muzeu al civilizațiilor sau o simplă piață de desfacere pentru economiile emergente. Înainte de toate, doream să subliniez, prin contrast cu îngustimea identităților naționale, care sunt niște constructe relativ recente, larghețea identității europene și universalitatea celei creștine. Creștinismul transcende națiile, cu tot tribalismul și triumfalismul lor războinic".

 

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